Instantanés urbains

Publié le par anaïs

La pluie tombe depuis des jours, brassées d’eau qui se jettent sur la ville, l’imergent et la glacent jusqu’aux os. En marchant sur les pavés inondés je m’attends presque à voir se brouiller la structure des bâtiments, un peu comme on effacerait une aquarelle. Les gens sortent à peine, ou très vite, ils longent les murs à la hâte, les mentons tapis au creux des cols montants et le regard fixé par terre, obstinément. Les vélos perdus ça et là, enchaînés tristement à des poteaux, accrochés à l’espoir des beaux jours qui reviendront, c’est certain. Mais pour l’instant la ville est à l’abandon, les magasins brillent et clignotent, scandent le temps qui passe et qui ne revient plus. Plus loin, à l’orée de la ville, le fleuve gonfle et gronde, l’eau déborde presque sur la berge désèrte.

 

Dans un café, l’oeil braqué au dehors, je rêve aux solitudes sèches et pâles des places de Chirico.

Publié dans fictions en miroir

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G
J'aime ces vélos accrochés à l'espoir des beaux jours.
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M
Des baisers Sophie,un anniversaire à souhaiter,une nouvelle année,et de la paix, beaucoup de paix.Que ces voeux puissent t'accompagner.S./M. 
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S
Beau texte.A Szeged, il y a une place qui ressemble à celles des tableaux de Chirico.Et dans mon coeur...Je vous embrasse.
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